Sonko, du playground aux Jeux Olympiques

« S’il était arrivé 10 ans plus tard, Moustapha Sonko aurait pu faire une carrière à la Tony Parker ». Cette phrase on la doit à Alain Weisz, coach emblématique du basket français et premier coach professionnel de Mouss’ !

On va parler aujourd’hui d’un joueur que peu de personnes connaissent. Il jouait à une époque où les réseaux sociaux n’existaient pas encore, où peu de joueurs européens jouaient en NBA… Ce joueur c’est Moustapha Sonko, vice-champion Olympique avec l’équipe de France en 2000, champion d’Espagne en 2005 avec le Real Madrid, champion de France en 1998 avec Pau-Orthez, vainqueur de la coupe Korac avec Malaga en 2001…

Le playground comme source d’inspiration

Dans ce documentaire réalisé par Nicolas De Virieu, on revient sur l’ensemble de la carrière de Moustapha Sonko. Il explique ses débuts dans le basket, principalement sur les playgrounds avec ses potes. Le témoignage d’Alain Weisz vient ponctuer le récit avec quelques anecdotes très atypiques. Alain Weisz, coach de l’équipe de Sceaux en Pro B à l’époque, laissait Sonko aller jouer le mercredi après-midi sur les playgrounds avec ses potes au lieu de venir à l’entraînement.

Le playground, c’était sa soupape de décompression. Des vidéos viennent compléter tous ses témoignages et on peut dire que le jeu de Sonko était clairement en avance sur son temps. Une époque où les meneurs n’étaient « que » des passeurs, Sonko arrive tel « une bombe dans le basket français » dixit Vincent Masingue. Il dunk, il cross, il fait des passes aveugles etc. Tout ça, à l’époque, c’est de l’inédit.

Une influence majeure sur le basket français

Tout d’abord en région parisienne où il jouera de 1994 à 1997 au club de Levallois. Sonko va « remplir » la salle, les spectateurs viennent voir le spectacle que donne Mouss’ lors des rencontres. Bouna Ndiaye, aujourd’hui agent de joueurs NBA (Nicolas Batum, Evan Fournier, Rudy Gobert etc.) estime même que l’impact qu’a eu Sonko, aucun autre joueur ne l’a eu dans le basket français, même pas Tony Parker. Sonko partira ensuite prendre la relève de Rigaudeau à Pau et gagnera un titre de champion de France. Deuxième français à porter un maillot de Summer League (après Hervé Dubuisson), Sonko n’arrivera pas à traverser l’atlantique malgré l’intêret de plusieurs équipes (Portland, Miami). La barrière de la langue étant trop forte à l’époque.

Suite à son passage à l’Asvel, il partira en Liga ACB sous les ordres de Božidar Maljković, légende du coaching (champion d’Europe avec Limoges en 1993). Maljković l’emmènera dans ses bagages lors de son départ pour le Real Madrid en 2004. Il y avait à cette époque deux N°5 français au Real Madrid, Zidane & Sonko.

Moustapha Sonko
Moustapha Sonko face à Tony Parker en 2003

Une médaille olympique

Pour terminer ce teasing du documentaire, comment ne pas mentionner le plus beau fait d’armes du basket français avec cette médaille olympique glanée à Sydney en 2000.

On vous souhaite un bon visionnage et sans doute une très belle découverte !